Gestion salle de sport

Créer et stocker sa propre électricité, à quand la révolution dans le fitness ?

Tous les managers de clubs de fitness, en recevant leurs factures d’électricité, ont forcément au moins une fois pensé qu’il était dommage de ne pas pouvoir utiliser l’énergie que leurs adhérents produisaient dans leur salle à longueur de journée. Heureusement, le monde bouge…

 

Une contrainte de stockage

Malheureusement, la contrainte de l’électricité, c’est qu’elle est très difficile à stocker, du coup même si tous les vélos de RPM permettaient d’alimenter un club en un seule cours, impossible d’utiliser cette électricité produite sans la stocker. Et les coûts de stockages étaient pendant longtemps rédhibitoires pour imaginer des solutions applicables aux entreprises et aux particuliers.

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Pendant des décennies les réflexions sur l’énergie étaient donc l’unique apanage des Etats, focalisés sur une seule problématique : “comment produire de l’électricité en continue pour garantir un débit linéaire ?”, quitte à perdre la surproduction. La question corollaire, “Comment stocker l’énergie pour pallier des débits intermittents ?”, était largement délaissée.

Depuis 10 ans, porté par des besoins en électricité en constante augmentation, par la prise de conscience des enjeux environnementaux et le développement massif des énergies durables mais intermittentes, le secteur de l’énergie est en pleine mutation.

Grâce à l’apparition de nombreuses technologies de stockages, l’enjeu énergétique devient la préoccupation de tous, des états et leurs défis d’intégrer massivement des énergies renouvelables dans leur parc de production jusqu’aux entreprises et aux particuliers qui cherchent à devenir plus indépendants grâce à la mise à disposition de batteries de plus en plus puissantes et de moins en moins onéreuses.

 

Mieux connaître les technologies de stockage existantes

Il existe actuellement 6 grandes familles de technologies de stockages.

Les technologies très coûteuses et peu exploitables

  • Stockage Magnétique
  • Stockage dans des grands condensateurs

Les technologies en plein développement pour une solution de masse

  • Stockage  chimique
  • Stockage mécanique
  • Stockage thermique

Les technologies en développement exponentiel pour les entreprises et les particuliers

  • Stockage électrochimique et électrostatique

 

Le développement des batteries pour les entreprises et les particuliers entre dans sa phase industrielle.

L’avènement des smartphones à permis de développer rapidement la technologie dite “Lithium-ion”, mais son développement à l’échelle d’une maison reste un challenge. De nouvelles technologies devraient permettre un essor du stockage chez les particuliers et favoriser le développement de l’électricité d’origine renouvelable et intermittent.

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Il existe en ce moment 3 technologies de stockages de l’électricité qui se développent pour les particuliers. Leur utilisation peut être complémentaire et va dépendre du mode d’usage, mobile ou statique. Ces technologies seront idéales pour stocker l’énergie éolienne et solaire, mais elles pourront également collecter l’énergie d’autres sources d’énergies, comme l’énergie collectée dans des clubs de fitness lors de cours de RPM ou de vélos et de tapis de courses sur le plateau cardio.

  • Les stockages “Lithium-ion” et “LMP” (Lithium-métal-polymère) : Ces technologies de batteries sont les plus matures et les plus utilisées sur le marché. Ces technologies possèdent l’avantage d’avoir une très forte capacité de stockage, pour une durée relativement longue et un poids relativement faible. Le lithium-ion est la technologie privilégiée pour les applications mobiles comme les smartphone, les ordinateurs portables et les voitures électriques. Le “LMP” lui équipe les voitures AutoLib du groupe Bolloré. Par contre, la disparition programmée à moyenne échéance du lithium entrant dans leur composition, et sa composition difficilement recyclable en fin de vie ouvre la porte à des technologies nouvelles.
  • Le stockage “Sodium-ion” : La technologie sodium-ion est actuellement en cours de développement. Du fait de l’abondance du sodium, contrairement au lithium, l’approvisionnement en matière première est plus simple et moins coûteux. Le coût de fabrication de ce type de batteries pourrait être sensiblement moins élevée que celui des batteries de types lithium-ion si celles-ci réalisent un passage à l’échelle industriel.

 

Si ces batteries se démocratisent les clubs de fitness pourront créer et stocker leur propre électricité

Ces dernières années, le développement s’est focalisé sur des applications mobiles nécessitant des batteries légères et compactes. Le marché s’ouvre en ce moment sur les solutions de stockages statiques pour lesquels le poids et la taille ne sont plus des contraintes importantes. Il est donc probable que le coût de stockage soit divisé par 4 dans les prochaines années. Dans ce cadre, la société Tesla a lancé la commercialisation de sa batterie “Powerwall” qui peut déjà s’installer dans les maisons et collecter toutes sources d’énergies qu’elles soient renouvelables ou juste sur le secteur pour être autonome en cas de coupure de courant. Le coût de cette batterie reste élevé mais est accessible, il faut compter moins de 10 000 € pose comprise et permet de stocker 14 kWh d’électricité.

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En conclusion, si les technologies nécessaires à un club de fitness pour stocker son énergie existent, dans les faits l’investissement pour mettre en place une solution de stockage est encore un peu cher, mais la donne pourrait changer rapidement.

D’un point de vu national, le stockage individuel représente une solution pour mieux réguler l’aspect intermittent des énergies renouvelables injectées dans le réseau, tout en procurant une certaine autonomie aux particuliers. Cette solution est encouragée par des pays pionniers en termes d’énergie verte, tels que l’Allemagne et les États-Unis, il est probable que cela devienne la solution de demain, une bonne nouvelle pour les clubs de fitness qui vont pouvoir progressivement s’affranchir de ces coûts de fonctionnement.

Benoit Vincent